Charges de l’auto-entrepreneur durant la première année : ce qu’il faut savoir
Se lancer en tant qu’auto-entrepreneur est une aventure passionnante, mais elle s’accompagne de responsabilités financières spécifiques. La première année est souvent marquée par une phase de découverte et d’apprentissage. Il faut bien comprendre les charges qui incombent dès le début de cette activité indépendante.
Les cotisations sociales représentent une part importante des dépenses. Elles sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé. À cela s’ajoutent la contribution à la formation professionnelle et les éventuelles taxes locales. S’informer dès le départ sur ces obligations permet d’éviter les mauvaises surprises et de gérer sereinement son budget.
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Plan de l'article
Les démarches administratives et obligations comptables
Dès le début de l’activité, l’auto-entrepreneur doit remplir plusieurs formalités administratives. La première étape consiste à déclarer la création de la micro-entreprise en remplissant le formulaire P0 pour les activités libérales et de prestations de services, ou le formulaire P0 CMB pour les activités commerciales et artisanales. Ces formulaires sont disponibles sur des plateformes comme Guichet-entreprise ou infogreffe.
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Une fois cette formalité accomplie, l’auto-entrepreneur obtient un numéro SIRET, indispensable pour toutes les démarches administratives et commerciales. L’inscription au RSAC (Registre Spécial des Agents Commerciaux) est aussi nécessaire pour ceux qui exercent des activités commerciales. L’enregistrement au Greffe finalise la procédure de création.
Obligations comptables simplifiées
Le régime de la micro-entreprise offre des obligations comptables allégées, mais pas inexistantes. L’auto-entrepreneur doit tenir un livre des recettes, dans lequel sont consignées toutes les entrées financières. Les dépenses professionnelles ne sont pas obligatoirement enregistrées, mais il est recommandé de les suivre pour une gestion optimale.
- Tenue d’un livre des recettes
- Conservation des factures et justificatifs pendant 10 ans
- Déclaration mensuelle ou trimestrielle du chiffre d’affaires sur autoentrepreneur.urssaf ou portail-autoentrepreneur.fr
Ces formalités permettent à l’auto-entrepreneur de se concentrer sur son activité principale tout en respectant les obligations légales imposées par le régime de la micro-entreprise.
L’auto-entrepreneur doit s’acquitter de charges sociales, calculées en pourcentage du chiffre d’affaires déclaré. Les taux varient selon le type d’activité :
- 12,8% pour les activités de vente de marchandises
- 22% pour les prestations de services et les professions libérales
Ces cotisations sont à verser à l’Urssaf de manière mensuelle ou trimestrielle. En plus des cotisations sociales, l’auto-entrepreneur est redevable de la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), sauf exonération la première année.
ACRE : l’aide à la création
Les auto-entrepreneurs peuvent bénéficier de l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise), permettant une exonération partielle des charges sociales pendant les trois premières années d’activité. Cette exonération est dégressive :
- 75% la première année
- 50% la deuxième année
- 25% la troisième année
L’auto-entrepreneur doit faire sa demande d’ACRE auprès de l’Urssaf dans les 45 jours suivant la création de l’entreprise.
Le régime fiscal
L’auto-entrepreneur relève du régime fiscal des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) ou des BNC (Bénéfices Non Commerciaux), selon le type d’activité exercée. Il peut opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, permettant de payer l’impôt en même temps que les cotisations sociales. Les taux appliqués sont alors de :
- 1% pour les ventes de marchandises
- 1,7% pour les prestations de services
- 2,2% pour les professions libérales
Les déclarations de chiffre d’affaires et les paiements des cotisations peuvent se faire en ligne sur les sites autoentrepreneur.urssaf ou portail-autoentrepreneur.fr.
Les autres charges à prévoir
L’auto-entrepreneur est affilié à la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) pour sa couverture santé. Les cotisations versées à l’Urssaf incluent cette protection. En matière de retraite, les auto-entrepreneurs sont rattachés à la CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) pour les salariés, ou à la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse) pour les indépendants.
La contribution à la formation professionnelle
L’auto-entrepreneur doit aussi s’acquitter de la contribution à la formation professionnelle, calculée en pourcentage de son chiffre d’affaires. Les taux appliqués sont les suivants :
- 0,1% pour les commerçants
- 0,2% pour les artisans
- 0,3% pour les professions libérales
Cette contribution permet de financer des actions de formation pour les auto-entrepreneurs. Les fonds sont collectés par l’Urssaf et redistribués aux organismes de formation professionnelle.
Les assurances
Selon l’activité exercée, la souscription à certaines assurances peut s’avérer essentielle. Les professions libérales réglementées, par exemple, doivent souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle. Cette assurance couvre les dommages causés à des tiers dans le cadre de l’activité professionnelle. Pour les artisans, une assurance multirisque professionnelle peut être nécessaire pour protéger les locaux, le matériel et les marchandises.
Au-delà des cotisations sociales et fiscales, l’auto-entrepreneur doit prévoir des charges supplémentaires liées à la sécurité sociale, à la formation professionnelle et aux assurances spécifiques à son activité. Ces charges, bien que parfois méconnues, sont essentielles pour une gestion sereine et pérenne de son activité.